Vieux Fourneau : après la balade
Cette première « rencontre nature » organisée par le Conseil Nature s’est tenue le 11 mars, de 13h30 à environ 18 h. Le rendez-vous était à la salle de « La Marelle » à Burnontige (Ferrières). Environ 80 personnes étaient présentes, ce qui a dépassé nos attentes et montre clairement le niveau d’intérêt des citoyens pour les espaces naturels et la biodiversité de notre région. Merci à vous tous, qui avez répondu à notre invitation.
Trois experts étaient invités :
– Sophie Duchateau, coordinatrice adjointe du Contrat Rivière Ourthe
– Clémence Teugels, chargée de mission pour le LIFE Vallées ardennaises
– Florie Robert, de Natagora.
La journée s’est déroulée sous un temps radieux, après le vent et la pluie de la semaine précédente.
D’abord une marche de quelques kilomètres, le long du ruisseau, pour découvrir « l’endroit favori » de Alastair Penny, résident de Villers-Sainte-Gertrude : un espace plus dégagé, occupé notamment par des castors. Voir la présentation de son endroit préféré ici.
Chaque participant pouvait réfléchir à l’une ou l’autre question concernant ce lieu ou son environnement. Puis retour à la salle de la Marelle pour un débat.
Circuit de la balade
La principale question abordée a concerné la qualité de l’eau du ruisseau : quelles analyses sont prévues pour mesurer la qualité de l’eau ? quelles sont les sources de pollution possibles ? que font les autorités locales/régionales pour protéger cet endroit et sa biodiversité ?
Cette question fait l’objet d’un approfondissement et d’un suivi politique spécifique : nous vous renvoyons à cet égard à notre article détaillé sur le sujet, ici.
Plusieurs autres questions ont été posées concernant notamment :
- les castors et leur impact sur le ruisseau et ses berges
- les manières de protéger un site spécifique et sa biodiversité
- la valeur ajoutée d’un site Natura 2000
- les avantages/inconvénients d’interventions humaines dans la restauration de la nature, par rapport à une autorégulation de la nature elle-même.
Quelques éléments de réponse
- Le castor était indigène dans notre région jusqu’au 19e siècle, puis a été traqué et a pratiquement disparu. Il a été réintroduit en 1995. C’est donc le retour d’une espèce de chez nous. Auparavant, ses prédateurs naturels étaient le loup et le lynx ; actuellement, le prédateur principal du castor est la voiture. Le castor bénéficie d’une protection intégrale. Il contribue à la biodiversité et protège par exemple les moules d’eau douce et les poissons vivant dans l’eau vaseuse, et ses barrages ont un effet de filtrage sur l’eau. Mais l’étude de son impact est loin d’être complète.
- Il faut bien faire la différence entre une réserve naturelle (statut strict de préservation d’un site) et un site Natura 2000, qui est un compromis entre une éventuelle activité économique et la protection de la nature. C’est le Département de la Nature et des Forêts (DNF) et le Département de l’Etude du Milieu naturel et agricole (DEMNA) qui sont chargés de contrôler les sites Natura 2000. Une collaboration est également possible dans le cadre d’un projet LIFE, projet cofinancé par l’Europe, pour améliorer l’état de conservation des biotopes et des habitats d’espèces visés par Natura 2000.
- En dehors de cela, un privé ou une commune peut demander de faire un contrat de gestion avec Natagora.
- Laisser faire la nature en auto-régulation est parfois plus efficace que d’intervenir en reforestation par exemple. Mais les effets sont alors souvent à plus long terme et les esprits (du public et des politiques) ne sont pas prêts à accepter un laisser-faire de la nature, plutôt qu’un remplacement de végétation planifié et organisé par l’homme.
Nous tenons à remercier les trois expert.e.s, qui nous ont accompagnés lors de cette journée. Tous nos remerciements aussi à l’équipe de « La Marelle » qui nous a accueillis dans ses locaux, ainsi qu’à Nina et Nicolas pour les photos. Voir une plus grande galerie ici.