Haies de Biron : 30 personnes sous le soleil
C’est une trentaine de personnes que le Conseil Nature a accueillies à Biron, pour un petit circuit à travers le bocage environnant le village et dans la réserve naturelle des Ronds Chênes, toute proche. De quoi se pencher sur une série de haies d’âges et de formes diverses.
Les intervenants, des membres du Conseil Nature, ainsi que Fabrice Alexandre, agent du DNF, et Philippe Goffart, conservateur de la réserve naturelle, ont apporté leur savoir et leur expérience dans une ambiance douce et cristalline, sous un ciel azur, traversé – cerise sur le gâteau – d’un vol de grues.
Faire marcher l’eau qui court, faire se reposer l’eau qui marche
Pointons quelques enseignements :
- L’observation des arbres et arbustes présents le long du chemin (fusain, érable champêtre, …) démontre le lien des végétaux avec le sol : ici, se révèle l’influence de la Calestienne (calcaire) toute proche, alors que le village est sur sol schisteux .
- Les haies, au départ territoriales (pour délimiter des parcelles et canaliser les déplacements du bétail) ont des fonctions bénéfiques pour la biodiversité (attirant les oiseaux, le petit gibier).
- Elles sont de magnifiques ilots de biodiversité et ponctuent le paysage de manière harmonieuse.
- Les haies régulent le sol, et notamment l’écoulement de l’eau. Elles font « marcher l’eau qui court, et se reposer l’eau qui marche ». Les solutions basées sur la simple nature font souvent bien mieux qu’une armée d’ingénieurs. Plutôt que de construire des « mega-bassines », comme en Vendée, faisons confiance aux haies..
Il y a taille et taille…
- Des haies se voient menacées par certains propriétaires : elles sont protégées dès qu’elles ont une trentaine d’années et le DNF veille à leur maintien. La promenade longe une de ces rescapées, qui a failli être arrachée.
- Dans le but de protéger la faune et notamment la nidification, les communes peuvent édicter des mesures relatives à la taille des haies publiques : ainsi à Erezée (où se situe Biron), la taille est interdite entre le 1er avril et le 30 juin.
- La taille à l’épareuse dont on observe encore l’effet le long de certaines routes (coupe et broyage simultané des rameaux) est en fait une infraction sur sol public. Le spectacle est désolant et inesthétique, même s’il faut savoir que les haies ont une forte capacité de résilience ; les végétaux devraient être taillés au disque, puis broyés dans un second temps. Le DNF est bien au courant du problème et est intervenu à cet égard, notamment entre Fanzel et Pont d’Erezée. A suivre.
Tout citoyen peut signaler un fait anormal sur sa commune avec l’application Fixmystreet (www.fixmystreetwallonie.be). Voyez notamment le témoignage repris sur le site du Conseil Nature : Signaler un souci avec « Fixmystreet »
Paradis des oiseaux
- Dans la réserve naturelle des Ronds Chênes, on laisse évoluer les haies (prunelliers, aubépines…), pour en faire délibérément des zones refuges. Elles ont donc tendance à s’étendre. L’agriculteur chargé de la gestion contient leur extension en fauchant la parcelle.
- Une étude anglaise a démontré que des haies vives non taillées abritent jusqu’à 30 couples nicheurs par kilomètre de haie.
- Dans la présente réserve, on a répertorié une 60aine d’espèces d’oiseaux.
Peut-être êtes-vous déjà familier du concept d’ « endroit préféré » du Conseil Nature : Nina nous avait dit son inquiétude à propos de la coupe sauvage de haies à Izier : Les haies d’Izier – Conseil Nature. Quelques réponses ont été apportées ici, mais la vigilance reste de mise : l’agent local du DNF et l’application Fixmystreet sont deux voies possibles pour le citoyen – tout comme le numéro de téléphone 1718 (gratuit), qui permet d’entrer en contact avec le Service Environnement de la Région wallonne